Quatre semaines de confinement.
Quatre semaines que ce deuxième confinement a débuté. Et j’ai une double impression. A la fois que c’était hier que nous pratiquions ensemble en salle et que cela fait une éternité que je ne vous ai pas vu, malgré les cours de yoga sous zoom réguliers. Un peu comme lors de vacances prolongées où la notion du temps devient abstraite, voir inutile. Quel délice quand cela se produit, comme un abandon complet à l’instant présent.
Mais curieuses vacances que ce confinement. Nos maisons et nos bureaux trop familiers pour être des zones d’évasion, sans parler des chemins que nos chaussures ont usés au cours des semaines de printemps et d’automne. Curieuses vacances où l’espace d’évasion à l’extérieur est limité, où l’air frais revigorant est freiné par un masque, où l’enrichissement culturel et social est orienté ou possible que par écrans interposés.
Quatre semaines et je la sens en moi. Cette sensation qui vie en moi. Celle de courir dans le vent, de sauter dans les vagues, d’enlacer des gens, d’élargir mes échappées, d’un grand bol d’air frais….
comme une envie furieuse de vie.
Une vie qui est là. Juste là, à l’intérieur. Et dans cette intériorité, j’imagine des vastes étendues d’herbes, j’explore des montagnes enneigées, je me laisse bercer par le ressasse de l’océan. Je respire à plein poumon. Une vie à l’intérieur dans un espace sans limite, sans contrainte.
Dans cet espace, je prends le temps d’observer, de contempler ce qui se diffuse, ce qui circule, ce qui stagne. Cette énergie qui parfois déborde en nuits parsemées d’insomnies, parfois manque pour lancer un nouveau projet et qui parfois est dans sa juste intensité. Juste là. A sa juste place. Il parait que tout tout est toujours en ordre. A la bonne place, au bon moment.
Pourtant parfois, j’ai quand même l’impression que c’est le bordel…